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Oser l’écologique culturelle
Lucie Barridez · Déléguée « Étude & Stratégie » au CAL/COM
Mise en ligne le 15 septembre 2025
Ôter les cloisons de l’écologie – autrement dit la banaliser au sens noble du terme – cela veut dire la rendre désirable, attractive, séduisante. C’est ça aussi le rôle de la culture : vulgariser, répandre, diffuser, faire sentir et comprendre ce qui est précieux pour notre société. »
Et si on banalisait l’écologie ? Pas pour en faire une chose sans importance, mais pour en normaliser les pratiques, pour l’ancrer dans nos mœurs. Voilà le pari fou d’un pianiste, d’un géographe et d’une économiste de l’environnement qui unissent leur plume dans un ouvrage intitulé Écologie et Libertés.
Fini les discours fatalistes, catastrophiques ou moralisateurs qui nous paralysent. Il est temps d’oser l’avenir écologique. Et c’est par la culture que nous y parviendrons ! Les auteurs insistent : il ne s’agit pas de la culture élitiste, celle que la bourgeoisie consomme par pur divertissement. Non. Ils défendent une culture vivante, enracinée dans nos usages et nos coutumes, celle qu’on raconte et qu’on transmet. Car, comme ils l’affirment, l’« écologie a besoin de gens comme tout le monde […] et on a besoin d’une écologie qui sache dire simplement : je suis comme vous, plutôt que moi je sais et je vais vous dire ».
En intervenant à tous les niveaux, dans tous les domaines et sur tous les territoires, l’écologie culturelle devient un outil révolutionnaire puissant. Elle crée de nouveaux mythes et récits. Elle décolonise nos imaginaires du néolibéralisme et de ses chimères, qui ont détourné notre force d’agir vers la quête de performance, de croissance et de surconsommation. Mais surtout, elle ouvre nos esprits à de nouveaux champs possibles et nous fait retrouver notre capacité d’imaginer d’autres trajectoires. Elle nous donne ainsi l’impulsion nécessaire pour passer à l’action. Voilà sa promesse.
L’« imaginacteur » ne peut toutefois agir seul. Il a besoin d’une écologisation de son territoire pour entrer en résonance avec les autres et avec tout ce qui compose son environnement. Le réaménagement du milieu urbain, le réinvestissement des espaces publics, la création de nouveaux rites et de célébrations collectives : autant de moyens de refaire société autour de l’écologie culturelle.
Alors, l’écologie devient quelque chose de commun. Avec elle renaît l’espoir d’un monde habitable et de lendemains qui chantent. Et ce n’est pas rien. Dans une période marquée par la montée de l’anti-écologisme et l’immobilisme volontaire des décideurs politiques, Patrick Scheyder, Nicolas Escach et Valérie Martin nous empêchent de sombrer dans l’impuissance. Ils livrent des perspectives concrètes de lutte et de mobilisation citoyenne.
Il y a fort à parier qu’Écologie et Libertés aura sur vous l’effet d’un sursaut. Celui qui donne l’audace de dire : j’ose l’avenir, j’ose l’écologie. Futurs lecteurs, vous voilà prévenus.
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