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Émanciper en Théorie
François Finck · Délégué « Europe & International » au CAL/COM
Mise en ligne le 17 octobre 2022
Dans cet ouvrage fort dense, Lawrence Olivier, professeur de sciences politiques à l’Université du Québec à Montréal, a entrepris une réflexion sur la fonction critique des sciences sociales. L’ouvrage, très dense, aborde de nombreuses questions en lien avec ce sujet. Après un premier chapitre sur la « fiction théorique », l’auteur explore les liens entre sciences sociales, théories, leur fonction émancipatrice (ou non).
Les questions posées par l’ouvrage – rapports entre sciences sociales et politique, notamment, ou la question de savoir si les sciences sociales devraient avoir un rôle émancipateur – sont d’un grand intérêt. Malheureusement, le propos est souvent abstrus, voire franchement impénétrable, en tout cas au lecteur peu familier du jargon sociologisant.
L’auteur s’engage dans une critique assez intransigeante de son objet d’étude : les sciences sociales « sont incapables de vérité », et elles « ne sont pas des sciences de la société ». Elles possèdent – ou devraient posséder – une fonction critique, voire émancipatrice.
Sa critique de l’objectivité en sciences est radicale : fiction et théories scientifiques ne seraient pas si différentes, d’où un relativisme qui l’est tout autant. Sur la liberté en Occident, « comment savoir qu’il ne s’agit pas d’une fiction », demande l’auteur, qui juge que la question « Les habitants de la Corée du Nord dont sont-ils privés de liberté ? » – est « indécidable », « même selon notre définition de la liberté » ! Au moins, ceci possède le mérite de montrer les absurdités auxquelles mènent une le relativisme déconstructionniste poussé à l’extrême.
Lawrence Olivier, Qu’appelle-t-on théorie ? Sur la fonction critique des sciences sociales, Montréal, Liber, 2021, 160 pages.
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