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Jeunesse :
le temps des défis

Alain Moriau · Président de la Fédération laïque de l’Aide à la jeunesse (FLAJ)

Mise en ligne le 26 mars 2025

L’aide à la jeunesse fait face à de nombreux défis dans un contexte de crises sociales, économiques et familiales croissantes. Les jeunes vulnérables sont particulièrement touchés, ce qui rend la prévention indispensable pour anticiper et limiter les problèmes. Afin de leur garantir un avenir serein et de respecter leurs droits fondamentaux, des mesures concrètes doivent être mises en œuvre.

Photo © Anton Vierietin/Shutterstock

Il est essentiel de renforcer les interventions précoces et locales pour repérer rapidement les signes de difficulté. Cela passe par une augmentation des ressources pour les travailleurs sociaux, éducateurs et psychologues, ainsi qu’un partenariat accru entre écoles, services sociaux, associations et collectivités. Ces dispositifs doivent permettre une réponse adaptée aux besoins spécifiques des jeunes avant que leur situation ne se détériore.

L’accompagnement des familles, acteur clé de la stabilité des jeunes, doit également être renforcé. Des programmes éducatifs axés sur la communication familiale, la gestion des conflits et les compétences parentales, combinés à un soutien psychologique accessible, créeront un environnement protecteur pour les enfants et les adolescents.

La formation des professionnels de l’aide à la jeunesse constitue une autre priorité. Face à des défis tels que les migrations, la fracture numérique ou la détérioration de la santé mentale, il est crucial de leur offrir des formations continues en médiation interculturelle, en gestion des traumatismes et en inclusion numérique. Ces initiatives devraient inclure des groupes de supervision et des espaces d’échange pour partager les pratiques et favoriser la réflexion.

Donner aux jeunes la possibilité de participer activement à l’élaboration des politiques qui les concernent est également essentiel. Conseils consultatifs, ateliers participatifs ou forums peuvent les aider à exprimer leurs besoins et leurs aspirations. Cette démarche renforcera leur confiance en eux, leur sentiment d’appartenance et leur engagement dans la société.

Par ailleurs, diffuser des savoirs aux jeunes et à leurs familles est fondamental pour une prévention efficace. Des campagnes de sensibilisation aux droits des enfants, aux ressources disponibles et aux démarches d’aide doivent être mises en place. S’appuyant sur des médias numériques, des interventions scolaires ou des actions communautaires, ces initiatives atteindront un large public.

Enfin, la mobilisation collective autour des enjeux de l’aide à la jeunesse est primordiale. Institutions publiques, associations, écoles et citoyens doivent unir leurs forces pour promouvoir une culture de solidarité, de vigilance et de respect des singularités. Inspiré des principes de laïcité progressiste et de libre examen, cet engagement collectif favorisera un environnement propice à l’émancipation, à l’autonomie et à la dignité de chacun.

Les recommandations des conseils de prévention illustrent ces objectifs : collaborations intersectorielles, soutien psychologique, parentalité, lutte contre l’isolement social, soutien à l’autonomie, approche collégiale pour les jeunes « incasables », amélioration des logements, réformes scolaires, renforcement de la prévention et des moyens alloués et lutte contre les violences institutionnelles.

La Fédération laïque de l’Aide à la jeunesse (FLAJ) affirme sa conviction : seule une approche globale, humaniste et progressiste permettra de relever les défis contemporains de l’aide à la jeunesse. Il ne s’agit pas simplement de protéger, mais d’émanciper, d’accompagner et de valoriser le potentiel de chaque jeune.

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