Éric Zemmour
et le
« grand remplacement »

Selon Renaud Camus, le « grand remplacement » serait orchestré par des « élites » économiques. On est au cœur d’une théorie complotiste et d’extrême droite qui prend racine au sein d’une idéologie de « racialisation de la France », de « préservation de la race blanche » et de lutte en faveur de la « civilisation » et de la « culture » européennes. Éric Zemmour prétend, lui, que l’arrivée de migrants ainsi que la diminution du nombre d’enfants d’Européens engendreraient à terme une disparition des populations « autochtones ». Ses discours renvoient à l’image de guerre civile, de peuples homogènes s’affrontant les uns contre les autres pour leur survie, et recourent à un vocabulaire militariste : guerre, disparition, extermination.

Éric Zemmour mobilise également le terme « francocide », qu’il définit comme « un crime contre un Français par un étranger », parce qu’il considère qu’« aujourd’hui nous vivons un moment historique, qui est que le peuple français, sur son sol, est occupé par un peuple étranger, une civilisation étrangère qui est en train de le remplacer »¹.

En 2015 déjà, Robert Ménard évoquait un « grand remplacement culinaire » et souhaitait interdire l’ouverture de nouveaux restaurants proposant des kebabs. Ces dernières années, les questions de natalité et d’immigration se sont imposées dans le débat médiatique, y compris sur le service public², et les termes « grand remplacement » ont été utilisés par plusieurs acteur.rice.s politiques : Éric Ciotti, Valérie Pécresse, Laurent Wauquiez, Nicolas Dupont-Aignan, Philippe de Villiers…

Aucune donnée ni aucun élément ne démontre ce « grand remplacement ». Il s’agit d’une formule complotiste devant être dénoncée, cristallisant une idéologie d’extrême droite et soutenant un imaginaire raciste³.