Des humains
en mouvement perpétuel

De la Marche de la boue à Black Lives Matter en passant par les défenseurs des arbres de Pureora et le camp des femmes pacifistes de Greenham Common, la chute du Mur de Berlin ou encore la révolution du Jasmin, de tout temps, malgré les obstacles et le défaitisme ambiant, des protestations ont réussi à faire bouger le cours de l’humanité. Droits civiques, désarmement, écologie, émancipation des peuples et des femmes… les histoires de la lutte pacifiste sont nombreuses et, non sans citer celles qui auraient dû être là aussi pour dessiner une carte du monde exhaustive des humains en mouvement, Tous ensemble en compile treize parmi les plus emblématiques.

Originaire de Londres et résidant à Barcelone, l’auteure Rebecca June est tombé très tôt dans la marmite de la protestation puisqu’elle a participé à des manifestations et à des marches communautaires dès le plus jeune âge. Elle a étudié l’éducation à la paix à l’université, et elle est convaincue de la puissance du « dire ensemble », de la force commune qui permet de déplacer des montagnes. Tous ensemble, son premier album, s’adresse aux enfants à partir de 8 ans et ne manque indiscutablement pas d’allant.

Au fil des pages cartonnées et vivement illustrées, par un savant jeu de découpages et de superpositions, les objets laissent entrevoir l’issue favorable, l’espoir incarné, la lumière dans la nuit noire, la réalité rendue possible par l’action collective. Ce travail éditorial et graphique est l’œuvre de Ximo Abadía pour Zahori Books, éditeur barcelonais d’albums jeunesse, sitôt adapté en français par Rue du Monde. En quelques mois à peine, Power People est devenu Tous ensemble pour le bonheur des jeunes lectrices et lecteurs francophones.

Ce très beau livre illustré qui redonne du courage en démontrant par la force des faits historiques et du storytelling que « lorsque les gens s’unissent pour protester, cela peut produire un souffle extrêmement puissant qui gagne les droits humains, allume les consciences, ouvre les yeux à des gouvernants, et parfois, permet même d’en changer ! » Et surtout, qu’il n’est pas nécessaire d’avoir l’âge de voter ou de participer aux décisions pour changer le monde.